vendredi 24 février 2017

Profession: slasheuse.




Se faire poser des questions sur soi lors d'une conversation, avouez que c'est l'fun.
Ça laisse supposer que notre interlocuteur est intéressé par notre petite personne.
C'est bon pour l'égo.

Généralement.

Parce qu'il y a une question que j'ai toujours détestée.
Je la déteste vraiment.
Profondément, intrinsèquement.
Je l'haguïs à un point tel que les boyaux me tordent à l'idée de me retrouver dans une fête pleine de visages inconnus, pleine d'interlocuteurs potentiels.


"Qu'est-ce que tu fais dans la vie, toi?"


Au-secours.

Pathologiquement allergique à cette phrase interrogative, je tente de répondre, au meilleur de mes capacités.
Mais, Ô comble du quasi-pathétique, ma langue s'hyperactive, mes yeux cherchent une bouée de sauvetage et mon cerveau me crie des "WARNING" tonitruants!

Je tente... quelque chose.

- Euh... je euh... jefaispleindechoses.... Disons que j'écris, et aussi... mais ça dépend, tu veux savoir "je fais quoi PRÉSENTEMENT" ou "qu'est-ce que j'ai DÉJÀ FAIT"? Parce que, je peux tout te raconter, tsé! T'as combien de temps? Hahaha! C'est pas simple comme question quand même... Surtout que, plus on avance dans la vie, plus on évolue, hein? Et évoluer, c'est changer! En fait, c'est pas vraiment clair comme question...

Je me justifie.

- C'est que, tu vois, j'ai étudié en communications. Et pis les "comms", ben ça ouvre plein de portes! Tu peux faire un peu n'importe quoi après ça. Ça dépend donc de ce que tu veux VRAIMENT, tu vois? Tu peux choisir! C'est super l'fun! Haha...

Et j'esquive.

- Mais assez parlé de moi. Toi, tu fais quoi?

Et là, ça revient en force.
Comme si la question était partie faire le tour du pâté en courant pour prendre son élan:

- Oui mais, tu fais QUOI?

Ça fesse, tsé.

Je n'ai jamais su répondre.
Je n'ai jamais réussi à élaborer une réponse intelligible, sans avoir l'air complètement dépourvue de tout moyen, perdue, bref, sans avoir peur de ce que l'autre allait penser de moi.


Sans me juger moi-même, en fait.


J'ai marché dans les sentiers hors-piste de la vie professionnelle, ceux qui ne sont pas tapés par tous les chanceux qui foncent vers l'avenir en sachant précisément où ils s'en vont.

Comme si j'avais une maladie professionnelle, soit celle d'être intéressée par trop de choses, et donc, de m'arrêter pour observer les oiseaux (on reprend l'image du sentier hors-piste ici...).

J'ai de la difficulté à me convaincre d'occuper un seul métier sans devenir blasée. Alors j'en fais plein.


Et puis, un jour, l'épiphanie.


Grâce à Chum qui m'a envoyé une conférence TED et un article du Elle Québec.


M'en va donc t'apprendre quelque chose d'intéressant, cher futur interlocuteur de la future fête aux futurs visages inconnus.


La fille qui fait plein de choses dans vie, pis qui baragouine quand on lui pose la question-piège "qu'est-ce que tu fais de ta peau, toi?", c'est une MULTIDISCIPLINAIRE.

La fille qui a plusieurs jobs à temps partiel, ou ben qui part à son compte en cumulant plusieurs disciplines, qu'elle l'ait fait par choix ou non, ben ça s'appelle une POLYGAME PROFESSIONNELLE.
Une fille avec plusieurs talents. Une débrouillarde.

C'est pas nécessairement une fille qui se cherche, une perdue ou une hippie.

Pis tsé pas quoi, en plus, futur interlocuteur?

On vient d'y trouver un nom à c'te beau métier-là qu'a l'occupe, la multidisciplinaire!

Yup!

Ça s'appelle: SLASHEUSE!

Retient ben ça! SLASHEUSE, comme dans "SLASH" ou "BARRE OBLIQUE", si tu comprends pas le franglais.

La fille devant toi, qui s'enfarge dans ses propos depuis tout à l'heure, ben elle est conceptrice / rédactrice / comédienne / musicienne / mère de famille.


Ça déstabilise, je sais.


Tu peux pas la "caser" dans un tiroir rassurant de ton cerveau, avec une étiquette collée ben droite sur son front.

C'est compréhensible, tsé.

Mais y'é temps que t'arrives en ville.
Tu vas en prendre de plus en plus des tits drinks avec des slasheurs et des slasheuses.
Les gens ont besoin de se renouveler pour survivre de nos jours.


Je suis donc une slasheuse professionnelle.
Et fière de l'être.
Pour la première fois.

Et pis tsé quoi, futur interlocuteur?
Il n'y a pas d'âge pour des "premières fois".



Conférence TED:
https://www.ted.com/talks/emilie_wapnick_why_some_of_us_don_t_have_one_true_calling?language=fr

Article et photo: Elle Québec, octobre 2016

lundi 7 octobre 2013

Et voilà. Le doute est arrivé.
Il m'a enlevé mon fun.
J'ai douté de la pertinence d'écrire.
Typique. Surtout lorsque qu'on prend des risques.
Encore plus quand on est dans un tournant de sa vie.

Quelqu'un m'a dit dernièrement: "ça ne prend pas un sujet pour avoir un blogue???"

Le fameux SUJET. Le MAUDIT sujet. C'est de sa faute si j'ai douté!

Et paf! Je me suis vue en train de me justifier moi-même: "Bon... je l'ai dit dans mon premier billet que je ne savais pas encore le sujet... c'est que, je fais vraiment ça pour m'amuser... en fait, ça me fait du bien... j'ai besoin de créativité..." Et patati, et patata, petite patate, tant pis pour toi.

J'ai repoussé l'ordinateur maintes et maintes fois.
J'ai boudé mon écran en le regardant du coin de l'oeil, ayant un ressentiment, même, lorsque je le voyais.

MAUDIT "SUJET" DE #%$@!*!!!!!
J'ai sacré dans ma tête (Bon, ok, peut-être un peu à voix haute aussi... un tout petit peu. Ma fille n'était pas là. J'avais l'droit.) et je me suis finalement mise à écrire, après un discours intérieur un peu différent:

"Euh... TOUT LE MONDE S'EN FOUT la grande, «remember»!?!?"
"Et puis, tu ne fais RIEN DE MAL, à ce que je sache, sujet ou non!?!?"
"Pis à part de t'ça là, est-ce que c'est possible de faire les choses parce qu'on AIME ÇA, tout simplement? Parce que toooouuutttte notre pilosité, nos cellules et nos glandes sudoripares s'emballent lorsqu'on les fait? Est-ce qu'on peut faire les choses sans toujours devoir les expliquer, les justifier, LES CÉRÉBRALISER???"

C'est bon ça. Continue la grande, tu vas réussir à te convaincre:

"J'en ai assez du culte du CÉRÉBRAL! Il faut tout le temps tout expliquer de nos jours! On fait même ça avec nos enfants: on tente de mettre en mots leurs actions alors qu'ils ne sont que des boules d'émotions."

Wais, la passe des enfants, c'est bon ça, c'est bon.

Mot de la fin:
"Bon. Alors pour vous, les cérébraux, voilà pourquoi j'écris: PARCE QUE JE NE SAIS PAS POURQUOI! Parce que je le RESSENS, un point, c'est tout! Fucké, hein?"

Et je suis très bien comme ça, moi, quand, parfois, j'essaie de ne pas trop comprendre...

Aaaaahh... bien plus légère la fille...


; )







mardi 17 septembre 2013

Mon amie a réussi à me tirer hors de chez moi, il y a deux semaines, pour aller voir un show. Faut dire qu'elle avait un argument de taille: Dave Gahan. J'ai donc quitté homme et enfants pour aller me pâmer devant la bête.

Mais ce ne fut pas sans peine: "On s'habille comment, donc, pour aller voir un show? J'me souviens plus!!!"
Un congé de maternité, ça "scrap" une fille dans le temps de l'dire côté "se sentir encore IN"...

J'ai donc essayé trois ou quatre kits, tous plus laids les uns que les autres.
"Est-ce que c'est encore la mode les Converses?"
"J'fais pas trop "grunge" avec mon chandail noir?"
"Ok, non, vraiment pas ce collier-là..."
"On voit pas trop ma repousse?"

Chum était exaspéré...
"Chérie, j'pense qu'il va falloir que tu sortes un peu plus là..."

Mon "wanna-be-rock-star-style" et moi sommes donc sortis, Converses aux pieds (qui font un drôle de "pouèt" quand je marche...), jusqu'au Centre Bell. Et LÀ, juste devant moi, MON AMIE, VRAIMENT HOT, habillée en VRAIE-ROCK-STAR-PAS-WANNA-BE, me sourit de toute sa magnifique splendeur. Je n'ai même pas l'excuse du jeune bébé à la maison pour justifier mon look douteux : elle vient de terminer son congé de maternité!!!
- T'aurais pas pu me le dire que c'était plus IN les Converses, viarge!!! J'me tape un "pouèt" vraiment gossant depuis taleur moi làlà!
- Viens-t-en. J'te paie un verre.

Oui, ok, j'en conviens, tout le monde s'en fout. Surtout quand t'es très haut dans les gradins. Surtout une fois les lumières fermées et les cris subséquents. Surtout quand tu découvres un groupe qui te fait triper (Bat For Lashes en première partie. Génial.). Surtout après une bière (avantages de la maternité: un seul verre fait de l'effet). Surtout lorsque DAVE et son déhanchement apparaissent sur scène.
Mais surtout, SURTOUT, parce que j'ai réussi à oublier mes enfants. Je ne me souviens plus la dernière fois que ça m'est arrivé. Ce doit être lors de mon dernier show, il y a dix mille ans.

Je ne suis peut-être plus si IN, effectivement. Sauf que j'ai eu 15 ans l'espace de quelques tounes. En dedans, ça bouillait comme quand j'étais ado.

Je suis revenu légère. Je n'entendais même plus le "pouèt".
Tu as raison chum, je dois effectivement sortir plus.

Et puis, c'était pas si pire les Converses. Avec un chandail de Depeche Mode, ça fittait en maudit!

; )

: )




vendredi 13 septembre 2013

Ça y est! C'est fait!
C'est un départ dans le vaste monde surutilisé du blogue!
Un vendredi 13: ya pas meilleure date!
En fin de congé de maternité: ya pas meilleur moment!
En recherche d'emploi: pas de meilleure raison...

Je n'osais pas: "Je n'ai rien à dire..."
Je n'osais vraiment pas: "Ben là, j'peux pas me créer un blogue, je n'ai pas trouvé le sujet encore!!!"

Et puis, aujourd'hui, je me suis dit que, franchement, je m'accordais beaucoup trop d'importance. Parce qu'anyways, TOUT LE MONDE S'EN FOUT!!!! Et du coup, ça m'a enlevé la pression de devoir PERFORMER.
Je ne dis rien qui puisse vous intéresser? M'en fout.
J'écris mal, selon vous? M'en CONTRE FICHE!

J'ai envie d'écrire, un point c'est tout.

Voilà.
C'est dit, et surtout, C'EST FAIT!!!

Mon élément déclencheur: la mort d'Albert Jacquard. On l'a dit mille fois, mais lui, hier, ça m'a rentré dedans: "Pour devenir idiot, il suffit d'être passif."
Wais, bon, un peu extrême là, mais ça a quand même porté fruit, non?

Re-c'est dit, re-c'est fait: j'ai mon blogue.
Pour le reste, le temps fera son oeuvre.
"C'est le fait de méditer qui nous confirme pourquoi on médite." J'ai entendu ça quelque part...

Et bien, ce sera l'action d'écrire qui me dira, un jour, pourquoi j'ai voulu avoir mon blogue.

Ah. Et puis, ne vous inquiétez pas. Ce ne sera pas un millième blogue sur lanouvellemamanquipubliedesconseilssurlesbébés.
J'ai ÉVIDEMMENT les deux plus belles petites filles du monde. Mais ça, je le garde pour moi.
J'ai aussi le chum le plus extraordinaire de l'univers. Ça, je le garde encore plus pour moi!

Pis moi, ben, à part être une nouvelle maman pour la deuxième fois, de tenter d'être une blonde pas trop pire, une maman pas trop mal, une amie pas trop absente, je m'appelle Catherine.

Mais honnêtement, tout le monde s'en fout!

; )